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TRIBUNE

Deux ou trois choses que je sais

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Le discours de Charles Aznavour prononcé hier au premier sommet du droit d'auteur
par Charles AZNAVOUR, auteur-compositeur.
publié le 31 mai 2007 à 8h02

Il m'a semblé que je pouvais utiliser le premier sommet du droit d'auteur, sous les auspices des sociétés d'auteurs et de la CISAC, pour dire deux ou trois choses que je sais sur le métier de créateur. J'espère pouvoir contribuer ainsi à dissiper certains mythes récurrents à propos de notre activité et plus particulièrement sur les revenus des créateurs, sur les sociétés d'auteurs et sur nos rapports avec ces sociétés... qui sont NOS sociétés.

A mes débuts, dans les années 40, mes seuls revenus provenaient des droits d'auteur que me versait la Sacem générés par mes chansons écrites pour d'autres interprètes tels que Edith Piaf, Juliette Gréco et Les Compagnons de la chanson, entre autres... Il est évident que s'il n'avait pas existé de sociétés d'auteurs en France comme la Sacem ou en Suisse comme la Suisa, et un ensemble de sociétés soeurs dans les autres pays du monde, toutes liées entre elles par des accords de réciprocité, je ne crois pas que mes droits auraient été, d'une part, respectés et, d'autre part, perçus et répartis comme ils le devaient. Comme vous le voyez, les sociétés d'auteurs remplissent pour les auteurs un rôle fondamental. Elles sont à la fois les garantes que les droits sont perçus mais aussi les dépositaires des mandats qui leurs sont confiés sur le plan national et international.

Les auteurs, créateurs, sont des artisans sans aucune autre ressource que leur talent et leurs créations. Isolés, les créateurs sont faibles et vulnérables ! Au contraire, unis