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Libération
Reportage

Beaux ares

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A Chaumont-sur-Loire on verse dans le conceptuel. Au Chelsea Flower Festival on célèbre l'esthétique anglaise. Aller-retour entre deux manifestations les pieds dans l'herbe.
publié le 1er juin 2007 à 8h05

Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher), Londres (Grande-Bretagne) envoyé spécial

«Coucou ?» a chanté ce matin le coucou dans votre jardin. Ce qui, traduit du langage coucou, signifie très précisément ceci : «C'est la fin du printemps, la nature explose. De la terre montent des vibrations surnaturelles et les jardins exultent. Iras-tu voir ceux de Chaumont-sur-Loire, où se tient le fameux festival international qui marie composition paysagère et art contemporain ? Ou choisiras-tu Londres et son chiquissime, snobissime, grandissime Chelsea Flower Show, qui est

l'exposition de la crème de la crème du jardin anglais ?» Bien entendu, vous avez refusé de choisir, et voilà qu'une moitié de vous-même fonce vers le nord en Eurostar, tandis que l'autre plonge vers le sud à la vitesse d'un train Corail. Suivons-les toutes les deux.

La terre argileuse de Chaumont-sur-Loire aime l'eau, le soleil et les milliers de visiteurs venant chaque année admirer les vingt-six jardins qu'elle nourrit d'avril à octobre, dans le joli parc du château. Pas exactement le genre jardinets tirés au cordeau, mais plutôt des fantaisies végétales élaborées comme des installations d'art moderne dans de petites parcelles de 240 mètres carrés (m 2) chacune, délimitées par des haies de charmes et de hêtres. Ce sont des laboratoires, des champs d'expérience, mais avant tout des jardins : on peut s'y promener en rêvant, parfois s'y asseoir, pourquoi pas y dormir un peu.

Hippie. La terre des Royal Hospi