Jean-Claude Brialy était-il un godelureau, conforme à la définition du dictionnaire, «jeune élégant satisfait de sa personne», comme au rôle éponyme qu'il joua dans le sketch de Jacques Rivette dans Paris nous appartient, en 1960 ? Oui, si on s'en tient à son image publique, popularisée aussi bien par ses nombreuses apparitions à la télévision que par ses succès au théâtre et en librairie (deux autobiographies best-sellers). Toujours de garde pour l'hommage aux chers disparus du cinéma français, abonné aux grands témoins dans n'importe quelle émission de Michel Drucker, ponctuant ses phrases de nombreuses citations instruites. Non, si on s'applique à un rapide survol de sa filmographie, riche de plus de cent films. La liste des cinéastes avec qui il a tourné impressionne : Claude Chabrol, Louis Malle, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Eric Rohmer, Luis Buñuel...
Jean-Claude Brialy est né en 1933 en Algérie où son père était officier. Elevé à la dure, à coups de raclées paternelles, il atterrit au prytanée militaire de La Flèche qui n'a pas la réputation d'être un lieu de repos.Brialy se fait déjà remarquer comme un chef de troupe. Les séjours en famille sont pesants : «Je suis né dans un petit milieu bourgeois étriqué où on ne voyait que des cons et aucune lumière nulle part.» A 17 ans et demi, il fuit sa famille et s'installe dans le Paris interlope de l'après-guerre, où il ne cacha pas qu'il fut, entre autres, en compagnie du très jeune Alain Delon, p