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Libération
Critique

Des favelas à la Favela Chic

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par Saran Koly et Hakim DJEROUDI
publié le 1er juin 2007 à 8h04

«Sans favela, il n'y aurait pas de funk », explique DJ Sandrinho, personnage incontournable de la scène brésilienne. Le funk carioca ou baile funk («bal funk» en portugais), est né dans les favelas de Rio de Janeiro à la fin des années 80. Cette musique est fortement inspirée par la Miami bass américaine, un mélange de musique électronique et de hip-hop caractérisé par une basse puissante. Depuis, le funk carioca se renouvelle sans cesse. «Ça ne s'arrête jamais, tout passe d'abord par la favela avant d'aller dans les clubs», ajoute Sandrinho.

Depuis peu, à Rio, de plus en plus de jeunes issus de la «haute» participent aux bals funk dans les favelas. «Dès que le week-end arrive, c'est direction Castelo das Pedras, dans la zone nord, explique Taïs, jeune femme de 25 ans qui vit à Lagoa dans la zone sud de Rio, la partie aisée de la ville. Au début, c'était compliqué, mes parents n'étaient pas du tout rassurés, pour eux, la favela, c'est l'enfer. Pour moi, c'est la vie, la liberté, les gens y ont un sens de la fête que je n'ai jamais vu ailleurs.»

Pour Sandrinho, tout a commencé à l'adolescence. «J'accompagnais mon grand frère qui mixait à de grands sound systems dans les favelas de Rio. Dès que j'ai eu l'âge de m'y rendre tout seul, j'ai commencé à mixer. En 2000, j'ai été sélectionné comme DJ résident par le célèbre label funk Furacão.» C'est en 2004 qu'il vient pour la première fois en Europe après avoir rencontré à Rio, Voltair, le co