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Libération

Le kuduro, une danse sortie des ghettos d'angola

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par Hakim DJEROUDI
publié le 1er juin 2007 à 8h04

Comme le funk brésilien, le kuduro a été censuré et s'est développé en dehors des circuits classiques de l'industrie musicale. «Le kuduro, ça ne s'écoute pas, ça se vit», explique Tony, 22 ans, originaire du Cap-Vert, né au Portugal. Genre musical hybride, issu des faubourgs de Luanda en Angola, le kuduro (prononcez «koudourou», littéralement «cul dur» en portugais) est un mélange de semba (l'ancêtre de la samba brésilienne), de kizomba (un cousin du zouk) et d'electro.

C'est en 1993, en s'inspirant du tube house I Like to Move It que Tony Amado, producteur angolais, crée la première musique électronique 100 % africaine. «Un jour j'ai vu un film où Jean-Claude Van Damme dansait en étant saoul. Il était tellement raide, on aurait dit qu'il avait le cul serré. J'ai repris ses pas, accéléré un peu la cadence, et c'est ainsi qu'est née la danse.» D'abord boycotté par les médias, le kuduro n'était diffusé que par les candongueiros, petits taxis collectifs de Luanda, et les discothèques populaires de la ville.

Pourtant, il devient très vite la musique emblématique de la jeunesse urbaine angolaise. «J'ai découvert le kuduro en avril 2005 à Luanda pendant une tournée en Afrique centrale, explique le producteur et DJfrançais Frédéric Galliano. J'ai immédiatement trouvé cette musique originale ; à l'oreille, on aurait dit un croisement entre la techno et le zouk. C'est la première musique électronique africaine que j'ai entendue. Les DJ de ku