Africando a fondé la salsa afro, qui n'a rien à envier aux meilleurs crus latinos. Il suffit d'écouter le septième CD de ce groupe de gâchettes d'Afrique de l'Ouest. Africando donne là son meilleur, en simili impro envoûtée. Un souffle de descarga emporte le disque, dans l'esprit des jams de combos latin-jazz des années 40. Mais tout est millimétré : le rythme, les voix, les arrangements. Certains signés Alfredo Rodriguez, le pianiste cubano-titi disparu avant d'avoir pu écouter le mixage de ses créations. D'autres par le Malien Boncana Maïga, connaisseur de la musique cubaine pour l'avoir étudiée près de dix ans à Cuba dans les années 60. On trouve aussi le chef espagnol Miguel Gómez, collaborateur de divers salseros de Paris, Nelson Hernández (Celia Cruz, la India), le Vénézuélien de New York. Où a été enregistré le disque, entre Paris et Dakar. Avec son casting relevé, Africando, outre la salsa, chante d'autres cadences, de salon ou rurales, boléro, son, rumba, guanguancó, guajira, en espagnol ou en wolof ses chanteurs historiques étant sénégalais.
Le chant d'Africando a longtemps été associé au timbre du Béninois Gnonnas Pédro, disparu en 2004 ; il avait intégré le groupe en 1995 en remplacement du Sénégalais Pape Seck. Déjà connu en Afrique de l'Ouest par la formation qu'il avait créée à Cotonou dans les années 60, Los Dadjès, Pédro apportait à Africando le tempo vaudou et les traditions du Bénin. L'empreinte de Gnonnas Pédro est toujours là