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Critique

Belles pièces de Monet

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Exposition à New York d'une soixantaine de tableaux du maître impressionniste, dont certains n'ont jamais été montrés au public.
publié le 2 juin 2007 à 8h06

Envoyé spécial à New York

«Regardez, c'est une honte.» Dans l'hôtel particulier de la rue La Boétie, Daniel Wildenstein ne mâchait pas ses mots en montrant des photos de la tombe, effectivement en piteux état, de Claude Monet à Giverny. Ce grand marchand d'art vouait une admiration sans bornes au peintre, dont il aurait voulu voir transférer le corps au Panthéon. Il lui consacra des décennies de recherches, pour former un catalogue raisonné de près de 3 000 oeuvres.

Ayant vécu quatre-vingt- six ans, Monet était, disait aussi Wildenstein, un des très rares à avoir été «grand au début, grand au milieu et grand à la fin». Et, comme le montre cette exposition américaine, il est resté fidèle à un motto : la couleur. Cette «satanée couleur» dont son professeur classicisant, Charles Gleyre, faisait pourtant tout pour éviter qu'elle «ne tournât la tête des élèves».

Unique. Guy Wildenstein a voulu cette exposition en hommage à son père Daniel, et à Katia Granoff, qui valorisa l'oeuvre tardive du peintre grâce à sa relation avec son fils, Michel Monet. Cette monographie «digne d'un musée», selon les mots du New York Times, ne voyagera pas. Elle est unique : Joseph Baillio, vice-président de la galerie, présente une soixantaine de tableaux, dont plus de la moitié proviennent de collections privées. Une douzaine ont été très peu ou même jamais vus. Il est vrai que la maison Wildenstein est bien placée, puisqu'elle en a vendu un nombre honor