Envoyée spéciale à Dijon
Entre un breuvage rendu célèbre par un dignitaire en robe (le chanoine Kir, qui, maire de la ville, rinçait ses administrés à chaque visite) et un condiment renommé, Dijon, l'autre ville de la moutarde, peut aussi s'enorgueillir d'un festival pas comme les autres. Elaboré sur les valeurs de ses deux aînés d'Ile-de-France, Banlieues bleues et Sons d'hiver, qu'il lorgne avec respect, le Tribu Festival, modèle de réussite artistique et logistique, défend avec passion son goût pour les musiques innovantes.
Pour la petite équipe à deux emplois pérennisés (son directeur Fred Ménard et Benjamin Magnen, son assistant à la communication) et trois autres sous contrat, formant la structure Zutique Productions, aller au bout du pari passe par l'insoumission au formatage. Souvent une gageure pour ces militants tels le Jazz Nomades aux Bouffes du Nord ou l'estival Jazz à Luz dans les Pyrénées : faire rimer exigence et ouverture musicale allant de la tradition à l'avant-garde, en un temps où ces expressions affaiblies par une industrie du disque chétive risquent l'asphyxie.
Hormis son festival, dont la 9e édition s'est ouverte mercredi, le projet dijonnais s'inscrit dans une dynamique culturelle à l'année appuyée par nombre d'actions. Ainsi, l'installation récente dans les quartiers pour «s'intégrer et développer des projets in situ», souligne Fred Ménard : fin juin, la Casbah Boutaric, extension de Made in Maroc, programmation pluriculturelle (Inde en 2