Il en oublierait de parler de son nouvel album, Zachary Richard. L'Acadien louisianais de Travailler, c'est trop dur vient de passer la moitié de l'entretien à établir sa généalogie. Plus qu'un quart d'heure, et il aborde enfin Lumière dans le noir, album de folk-rock à guitares boisées, synthés discrets et voix en prière. Si Zachary Richard parle de Michel Richard, gars de Saintonge ayant quitté La Rochelle en 1651 pour le Nouveau Monde, ou de Pierre Richard, autre ancêtre déporté d'Acadie pendant les terribles événements de 1755, c'est pour signifier son appartenance plus que jamais vivace à la culture cajun depuis la mort de son père.
Eddie Joseph Richard n'avait pas uniquement financé son premier album francophone ; après des débuts new-yorkais sujets de discorde, il avait aussi fondé la Confédération des familles acadiennes en Louisiane. Il est mort en 2005, l'année de Katrina, l'ouragan qui fit péter les digues de La Nouvelle-Orléans. «J'ai connu pas mal d'ouragans, mais celui-là a quelque chose de définitif. Avec mon père, nous étions très proches», dit son fils unique, qui lui dédie Lumière dans le noir.
Maisons. Après avoir multiplié les pied-à-terre entre Paris, Montréal et La Nouvelle-Orléans, Zachary Richard, né en 1950 à Lafayette, songe à se débarrasser de ses maisons pour se contenter de la ferme familiale de Marais Bouleur, 200 km au sud-ouest de La Nouvelle-Orléans, qui servit de refuge après Katrina. Des serpents dormaient dans le