Les organisateurs de Roland-Garros vont se sentir moins seuls à prier les dieux pour qu'ils chassent les nuages au-dessus de Paris : la Villette tient jusqu'à dimanche sa 3e Villette sonique. Quatre jours d'occupation du jardin le plus futuriste de Paris, avec réquisition du Trabendo et du Cabaret sauvage, détournement de la Géode et prise d'assaut des jardins pour dix-huit concerts qu'il serait inutile de chercher ailleurs dans la ribambelle des festivals d'été. Frédéric Mazelly, directeur artistique de l'événement, et Etienne Blanchot, son conseiller, peuvent clamer avoir évité coûte que coûte le «flux tendu des artistes à la mode». Avec un budget plutôt modeste (80 000 euros, pris sur le fonctionnement de la Villette) ils ont bâti un festival comme on en rêve : programmation sans concession, inédite, singulière et inattendue. «Cela va de quelques figures historiques, mais rares, dont l'activité reprend tout son sens à des musiciens très actuels qui jouent rarement à Paris», expliquent les compères.
Spécificité. Bernard Parmegiani, octogénaire vétéran du GRM (Groupe de recherche musicale) ; l'émouvant Christian Fennesz ; Pascal Comelade (qui n'a pas joué ici depuis quatre ans !) ; Jamie Lidell, showman barré ; les Islandais émollients de Múm; Daniele Baldelli (l'inventeur de la space disco) ; Nurse with Wound, les vétérans de la musique industrielle ; l'ancien chanteur de Faith No More, Mike Patton, et Uffie, la peste «fluo kids» de 18 ans, en seront les tête