François Mitterrand avait un labrador. Nicolas Sarkozy a deux lévriers : ses fils ceux du premier mariage. Afghans, les lévriers. Un jour, peut-être, Bernard Kouchner les sauvera. Ne faut-il pas relever la France et rédimer le monde ?
En couverture de Paris Match, édition du 22 mai, ils étalent sur costumes sombres leurs toisons blondes et gémellaires. Un vent discipliné soulève ces vagues gominées. La veste du premier est ouverte sur une épaisse cravate rayée. On voit au poignet du second, par-dessus la manche, comme un bracelet de force, une énorme montre : l'heure enfantine du privilège tourne et s'arrête dans le regard des autres. Pierre et Jean (ce sont leurs prénoms, même si c'est Giscard qui lisait Maupassant) ont l'air de têtes à claques et de puceaux enchantés : à travers ses enfants, une certaine bourgeoisie fait toujours spectacle de la puissance qui la maintient et de la virginité qui lui manque. Les deux lévriers se tiennent debout, à droite et à gauche de la famille recomposée. Une deuxième parenthèse est ouverte et fermée par Judith et Jeanne-Marie, filles également blondes et tout aussi gémellaires de Cécilia. Puis, devant le couple néoroyal, posé au centre sur la ligne de fuite, comme en un pastiche de Velázquez retapissé par Gala et une série d'après-midi sur TF1, à l'heure où les femmes au foyer rêvent de princes après la vaisselle, vient non pas une infante en robe à crinoline, mais, en blaser et sous écusson, l'héritier de sang du couple : petit