Luxembourg envoyée spéciale
Des vaisseaux spatiaux aux robots, des cellules d'habitation aux combinaisons de super-héros, les liens entre design et science-fiction apparaissent évidents. Pourtant, cette rencontre a été peu étudiée. Même si ces deux disciplines projettent les mutations de la société, représentent des miroirs critiques du monde. Explorer les territoires communs entre ces deux domaines depuis 1929, date d'apparition du terme «science-fiction», c'est ce voyage assez excitant que propose l'exposition «Tomorrow Now» au Mudam de Luxembourg, périple organisé par deux commissaires, Alexandra Midal et Björn Dahlström.
La remontée dans le temps peut commencer dans le grand hall du musée, avec le prototype de maison en plastique Futuro Home, inventée en 1968 par l'architecte finlandais Matti Suuronen. Cet abri en forme de capsule était destiné aux skieurs. Prêt à l'emploi, il pouvait se poser sur les pentes enneigées des montagnes et accueillir huit personnes. La Futuro n'était pas une chimère, elle aurait pu être fabriquée en série si la crise du pétrole de 1973 n'avait pas stoppé net cet âge d'or des formes pop, ces rêves d'envol dans l'espace où le plastique était roi. Sous l'immense verrière bâtie par l'architecte Ieoh Ming Pei, est presque donnée l'illusion qu'elle pourrait décoller, casser le verre et se planter à flanc de la colline du Kirchberg.
Jeu trouble. Mais un bon flash-back est nécessaire. Cette exposition, plus thématique qu'historique, est qu