Chez Lena et Mimile est une longue histoire, que nous avons partagée de temps en temps, pour le meilleur et pour le pire. Cette maison située sur une petite place du quartier Mouffetard, détient une des plus charmantes terrasses de Paris, que la hideuse sculpture d'une fontaine municipale en contrebas ne parvient pas à déparer. Le restaurant est né sous le nom des deux premières patronnes en 1937 et appartient depuis à la même famille.
On se retrouve au calme, dans un bout du vieux Paris, imaginant encore les clapotis de la Bièvre, au bord de laquelle s'étaient installés les teinturiers des Gobelins. Hélas, la municipalité vient d'abandonner le projet de remettre au jour cet affluent de la Seine le long du Jardin des plantes, dont l'épuration serait d'un coût prohibitif. Déjà, au Moyen Age, ces eaux étaient terriblement boueuses et polluées, en plus d'être rendues pestilentielles par les rejets des tanneurs et des teinturiers.
Un temps, Lena et Mimile était tenu par une charmante dame qu'on appelait Lili. Puis, il y a encore quelques années, l'établissement avait viré au désastre: prix prohibitifs, cuisine sans intérêt, service grossier.
Aujourd'hui, on assiste à une renaissance, ne fût-ce que par les sourires de la dame qui orchestre les opérations et des jeunes serveuses. Décidément, Lena et Mimile est un restaurant de femmes, puisque c'est Christèle Gendre, la trentaine blonde, qui réveille désormais une pimpante cuisine de bistrot de quartier, en accord avec le décor cramoi