Enzo, Giovanni, Salvatore et tous les ados des rues de Palerme mélangent et empilent toute une série d'influences : street-wear, hip-hop, classique, rural. A cela s'ajoute un goût prononcé pour les marques griffées (fausses ou volées, évidemment).
Le tee-shirt moulant, noir, orné des deux énormes lettres D & G blanches est presque obligatoire. Curieusement, la panoplie hip-hop, typique de toutes les banlieues contemporaines, n'est pratiquement pas arrivée jusqu'ici. Les pantalons baggies multipoches et le tee-shirt résille XXXL sont plutôt rares. A Palerme, avoir l'attitude hip-hop, c'est rouler (sans permis, ça va sans dire) dans une voiture «tunée» dont le système d'amplification vaut plus que le véhicule. Autre accessoire incontournable : la casquette aux couleurs de l'équipe de foot de la ville puisqu'ici, évidemment, il Calcio (le championnat de foot) est une religion.
Et puis, bien au-dessus des tendances de la mode, du hip-hop, ou du foot, il y a «the style» : le style de papa. Et même si on n'a vu le papa en question que trois mois par an (le reste de l'année, il est en prison) ou même jamais connu (mort, assassiné, disparu), il y a toujours les oncles, les frères et les cousins de papa pour embellir la légende.
Pour les grands-mères siciliennes, «un homme qui a la classe est un homme bien coiffé et bien chaussé. Le reste, on s'en fout». Mais les traditions se perdent. La gomina a été remplacée par du gel bétonnant qui permet de réaliser des coiffures «à la Del Piero» e