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Critique

Italie Roman noir et pensée éclairée

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Deux visages de la littérature transalpine : d'un côté, le roman sarde et sa nouvelle vague d'auteurs. De l'autre, l'essai philosophique, défendu ici, entre autres, par Umberto Eco.
publié le 16 juin 2007 à 8h19

ROMAN

La Folle bestialité de Giorgio Todde.

Traduit par Vincent Raynaud. Albin Michel, 263 pp.,18,50 euro(s).

Chirurgien ophtalmologue à l'hôpital de Cagliari, Giorgio Todde n'est sûrement pas un romancier du dimanche. Il écrit tous les jours depuis ses 20 ans. Cependant, il n'a commencé à publier qu'il y a un lustre, alors qu'il avait entassé dans ses tiroirs ­ d'abord en cahiers, puis en disquettes ­ une trentaine de romans. Troisième oeuvre de Todde traduite en français, la Folle Bestialité, parue chez Albin Michel en janvier dernier, traite du tube digestif et des troubles que celui-ci peut induire sur la raison humaine, lorsqu'on le laisse penser à la place du cerveau. Si des assassinats vont s'ensuivre, c'est moins par le goût du sang de l'auteur, l'homme le plus pacifique du monde, que pour exorciser sa propre mort par celle d'autrui, sur le papier évidemment. Todde est le plus européen des écrivains sardes, du fait de sa formation scientifique, dans sa noirceur métaphysique, mais aussi dans la pulsion à se dépayser. Parce que, chez lui, c'est le paysage qui happe et tue. Jean-Baptiste Marongiu

Mal de pierres de Milena Agus.

Traduit par Dominique Vittoz. Liana Levi, 124 pp., 13 euro(s).

Le fait est que Milena Agus caracole parmi les meilleures ventes depuis des mois en France avec son Mal de pierres, paru en janvier chez Liana Levi. Elle reste culte en Sardaigne mais inconnue en Italie. Cela ne devrait pas durer. Comment l'expliquer ? Par son talent évidemment mais aussi pa