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Libération

Kassel joue l'effet de serre pour sa douzième Documenta

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La cité allemande ajoute un pavillon à son rendez-vous d'art contemporain.
publié le 16 juin 2007 à 8h20

Ce samedi à Kassel, dans le centre de l'Allemagne réunifiée, débute la 12e édition de la Documenta, l'une des plus grandes expositions d'art contemporain au monde. Mais il est recommandé de ne pas s'y précipiter dans les premiers jours, traditionnellement de grande affluence, d'autant que la manifestation dure jusqu'au 23 septembre et qu'il faut du temps et du calme pour explorer son immensité. Plus de 500 oeuvres de 113 artistes pour la plupart méconnus sont exposées sur 17 000 m2 répartis dans trois lieux traditionnels, le Fridericianum, la Documenta-Halle et la Neue Galerie, augmentés cette année d'une serre de 9 500 m2, le pavillon Aue des architectes français Lacaton & Vassal. Pour s'agrandir, et rappeler avec humour qu'en 1955 la première Documenta était une annexe modeste à une exposition de plantes en serre.

A l'initiative du professeur d'art allemand Arnold Bode, «le Musée des cent jours» exposait 670 oeuvres de l'art qualifié de «dégénéré» par les nazis. Ernst Barlach, Wassily Kandinsky, August Macke... attirent alors 134 000 visiteurs. Ultérieurement, la Documenta, organisée tous les cinq ans, devint un précipité des tendances artistiques internationales, au gré de ses différents commissaires d'exposition. Celle de 1968 fut mémorable, correspond à la montée du Pop Art et de l'Action Art. Mais c'est l'édition de 1972 qui fait figure de rupture, avec la participation de Joseph Beuys et de son Bureau de l'organisation pour la démocratie directe avec vote populaire.