Mais que sont les mammas devenues ? A lire, écouter, regarder les nouvelles, elles ne sont plus les mêmes, accompagnant en cela la mue inédite des précieux fruits de leur ventre, qui voit les plus beaux spécimens de machos italiens se transformer en travestis, pour épater les femmes, à commencer par la seule, l'unique qui compte, la mamma. Cependant, les mères, elles, ne «transsexualisent» pas (il y en a bien sûr), mais recherchent l'éternelle jeunesse, et y parviennent comme des belles diablesses par la chirurgie esthétique, les potions et les philtres, les coupes et les teintes des étoffes et des cheveux, les massages et la thalasso, la méditation et la bouffe, tantôt transcendantales tantôt pas.
Fini de ressembler à leurs mères, assez de s'occuper des petits-enfants. Elles ne craignent pas la comparaison avec leurs filles et même les surclassent. Prenez le chapeau. Jadis, c'était obligé en public, et économique. On cachait facilement les cheveux grisonnants ou carrément blanchis et on s'épargnait lavages, coiffeurs et mises en pli, puisque, suivez mon regard, on ne les voyait plus. Et c'était distingué, modeste et noble, passé l'âge canonique, de faire comme la reine d'Angleterre, qui elle-même copiait sa reine mère. Aujourd'hui, ce serait une folie de ne pas montrer sa chevelure léonine revitalisée, d'autant plus qu'elles le valent bien. Jeunesse, jeunesse : quel bonheur pour ces grands enfants italiens d'avoir une maman, quoique grand-mère, plus séduisante aujourd'hui (s