Même s'il n'est pas né dans la Péninsule, le design reste un synonyme d'Italie. Le design à Milan, sa capitale internationale, on le déniche dans une banale droguerie, devant une poubelle bien dessinée, dans la rue aussi, qui sait se parer de revêtements de sol raffinés. Le design, c'est une culture que l'on retrouve dans les intérieurs. Il y a nettement plus d'Italiens qui connaissent le lampadaire Arco (Flos, 1962) d'Achille Castiglioni que de Français qui reconnaissent le fauteuil Grand confort, LC 2 de Le Corbusier, Jeanneret et Perriand (1928). Ce pays vibre toujours de créateurs universels, de Gio Ponti à Ettore Sottsass, qui lui donnent encore, historiquement, ses objets de noblesse.
Cette extraordinaire saga italienne débute après la Seconde Guerre mondiale, quand de jeunes entrepreneurs éclairés ont repris les petits établissements artisanaux de leurs pères Alessi, Cassina, Poltrona Frau. Pour les faire muter vers l'industrialisation. D'autres maisons se sont créées dans la foulée Cappellini, Danese, Flos, Kartell, Moroso, Artemide, Driade... Et tout un tissu de manufactures au savoir-faire précieux a proliféré, en Lombardie surtout.
Âge d'or. C'est cette riche rencontre entre ces enseignes et de jeunes créateurs, architectes peu bâtisseurs (sauf Gio Ponti) mais théoriciens du design, qui a nourri la légende. A travers des mouvements, du Good Design à la contestation du beau produit industriel ; de Radical Design à Alchimia. Un âge d'or jusqu'au mili