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Libération

Rugbymen charmeurs

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publié le 16 juin 2007 à 8h19

L'un a une gueule d'homme, viril, le maxillaire puissant. L'autre a une gueule d'amour, des pommettes roses d'enfant, une fragilité presque adolescente. Le boxeur et l'androgyne. Mauro, Bergamasco version brute et Mirco, Bergamasco version douce. Les femmes pourraient facilement dire qu'il se dégage quelque chose de leur deux corps ultramusclés et parfaitement dessinés. Un quelque chose qui les fait gravement fantasmer.

Tous les deux sont rugbymen et n'ont qu'une vague idée de ce qu'était l'ovale de clocher du Sud-Ouest. Leur père, Arturo, international dans les années 70, leur a sans doute fait un topo. Car ils ont déboulé au moment où le rugby avait déjà fait sa révolution culturelle et professionnelle, tout de rose vêtus, au Stade français de Paris, en plein air paillettes, calendrier et pom-pom girls. Un mood qui leur va bien. Mauro joue à la mêlée, «flanker», au milieu des hommes, à se prendre les coups, à en rendre aussi parfois. Ses quelques semaines de suspension en banque illustrent son caractère de bagarreur. Mirco préserve son profil d'Apollon au poste d'ailier ou de centre. Le poing plus léger, tout en subtilité. Tous les deux font partie de la sélection nationale italienne. Ils ne sont pas étrangers à l'engouement populaire que connaît leur sport en Italie, un pays pourtant davantage enclin à chavirer sous les crampons de footballeurs. Le rugby italien a trouvé ses «frères d'Italie», fratelli d'Italia, dans ces deux gamins de Padoue, qui agrippent fièrement leur