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Libération
Critique

Vitra se fait vitrine

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publié le 22 juin 2007 à 8h26

Weil-am-Rhein (Allemagne) envoyée spéciale

Le campus de Vitra serait-il un monde parfait, dans une mise en valeur obsessionnelle et cultivée des valeurs de l'entreprise ? A Weil-am-Rhein, en Allemagne, à la croisée de Bâle et de Mulhouse, c'est cette première impression d'achèvement que dégage le site de cette grande maison de mobilier suisse. Une incroyable collection de bâtiments d'architecture attaque les yeux. De Zaha Hadid pour l'ancienne caserne de pompier de l'usine devenu bel étal pour exposition, en passant par Tadao Ando qui signe la salle de conférence si paisible, à Franck Gehry qui y a distordu le musée Vitra. Et ce n'est pas terminé, on attend que les Suisses Herzog & de Meuron bâtissent le nouveau showroom à l'entrée de ce complexe. L'agence japonaise Sanaa doit y élever un bâtiment destiné à la production. La coupe est pleine, bordée par un verger bucolique de cerisiers. Qui peut se vanter d'avoir créé une telle planète cohérente, des murs aux poignées de portes, des tenues noires des employées aux chaises Panton décoratives dans la prairie. Et de tels liens entre architecture et design ?

Rareté. Alors que la foire de Bâle battait son plein à quelques kilomètres de là, Vitra, profitant de l'affluence de la jet-set du marché de l'art et du design, fêtait les cent ans de la naissance du designer américain Charles Eames, son maître de référence. Dans l'ex-caserne, une exposition efficace ­ prototypes, sièges icônes comme The Organic Chair dessinée par Eame