S'il ne doit en rester qu'une, ce sera elle. Mystique. Pathétique, pour certains. Aussi folle que Courtney Love, dans un genre opposé ; rosaire contre lifting, Saintes Ecritures contre drogues. Vingt ans après le choc de cette tête rasée qui laissait échapper une voix d'ange furieux, deux ans après son dernier disque de reprises reggae, il semblerait que Sinéad O'Connor fasse enfin ce qu'elle veut. On savait qu'elle n'avait guère peur du ridicule, mais publier un truc qui s'appelle Theology à l'ère des mini-shorts de Paris Hilton, c'est plutôt osé.
Prêtresse. Soit un double album de onze chansons, livrées en version acoustique (Dublin Sessions) puis électrique (London Sessions).«Aucune major n'en aurait voulu. Indéfendable sur le papier. Là, j'ai avancé l'argent moi-même. Parce que j'ai envie de faire ce disque depuis l'âge de 7 ans.» En promotion parisienne, Sinéad présente un centimètre de cheveux grisés sur le crâne, la tenue d'une bûcheronne irlandaise et un corps enveloppé (elle a accouché récemment de son quatrième). A part ça, elle est plutôt agréable, posée, sans grand humour ni légèreté, mais bon, le sujet est sérieux : «Ça faisait plusieurs années quse je me demandais quoi faire de ma carrière ; les foutaises de l'industrie musicale m'insupportaient. J'ai passé deux ou trois ans en dehors de ça, revendant mes instruments, m'occupant de mes enfants. Quand j'ai eu envie de revenir, j'ai choisi de ne plus fréquenter la même arène,