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Libération
Critique

Du coeur à l'ouvrage

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publié le 29 juin 2007 à 8h34

«Bonne nouvelle : vous pouvez suivre la deuxième session des ateliers.» Et les Besra, Brigitte, Martine, Josie, Sara, Selve... d'accueillir cette annonce par un cri de joie. Depuis quatre mois, tous les vendredis, dans les sous-sols du musée du Petit Palais à Paris, une douzaine de femmes au quotidien précaire et fragile se sont prises au jeu grisant de la création vestimentaire... Ce vendredi 2 mars devait donc être leur dernière journée. Jusqu'à ce que finalement la meneuse du projet, la styliste Sakina M'sa, se débrouille pour que les séances se prolongent sur quelques semaines.

Il faut dire qu'à force de cadavres exquis, de désobéissance, de jupons, de Courbet et de chair, cette bande de «Mesdames», comme les appelle Sakina, n'avait pas du tout envie de s'arrêter là. Impossible pour elles de quitter ce lieu et de devoir se retrouver à attendre quatre mois le bouquet final de leur travail : leurs oeuvres exposées dans ce Palais, à quelques pas d'un autre palais, l'Elysée.

Avec Daïka, sa maison de couture de réinsertion, Sakina M'sa, dont les collections défilent au Carrousel du Louvre pendant la fashion week parisienne, est une militante. Parmi ses diverses actions sociales, en 2006 elle se met en tête d'ouvrir à des femmes en difficulté les mondes de la mode et de l'art. Le Petit Palais se mêle à cette aventure et propose ses ateliers et une guide, Marie ­ pétillante héroïne de BD aux cheveux rouges ­, et six semaines d'exposition de leurs créations. C'est ainsi qu'