Des machines pour humaniser la ville, idée singulière. Oui, mais pas n'importe quelles machines : pour tisser du lien social sur les friches industrielles de l'île de Nantes, rêche territoire de 7 km2 presqu'au coeur de la ville, la municipalité a choisi d'y libérer un grand éléphant mécanique, qui sillonnera les rues dès ce week-end. D'y monter un énorme manège peuplé de créatures marines animées, que l'on pourra visiter dans deux ans comme un roman de Jules Verne. Et d'y ériger peut-être, vers 2011, un gigantesque Arbre aux hérons de près de 30 mètres de haut pour 45 de diamètre, que l'on parcourra comme un grand jardin suspendu, et au sommet duquel des oiseaux mécaniques battront des ailes.
Ces engins seront répartis en différents endroits de l'île, sur un parcours que l'on fera à dos d'éléphant. Comme tout cela ne se montera pas en un jour, la population est invitée, entre-temps, à visiter les entrailles du projet : sur d'anciens chantiers navals, la fabrication des machines devient elle-même spectacle.
Ce projet étonnant est l'enfant de François Delarozière, 44 ans, directeur artistique de l'association la Machine, et de Pierre Orefice, 53 ans, son homologue de l'association Manaus (production de spectacles urbains). Les deux hommes ont en commun d'avoir travaillé, au côté de Jean-Luc Courcoult pour la compagnie Royal de Luxe, l'un comme concepteur de ses grandes machines de spectacles de rue, l'autre comme administrateur jusqu'en 1998.
L'idée est née en 2001 : pourquoi ne