Ils sont, disent-ils, «le yin et le yang». Le feu et l’eau. Le lyrisme débridé et la rationalité appliquée. L’un, Jean-Benoît Dunckel, est brun et chétif, à l’air juvénile. L’autre, Nicolas Godin, roux et posé, le regard plus grave. A eux deux, ils forment Air, ce binôme electro-pop français connu pour avoir déjà vendu six millions d’albums dans le monde et mis en musique Sofia Coppola. D’eux, on sait en fait très peu. Ils sont versaillais d’origine, très propres sur eux, bientôt quarantenaires, pianiste pour l’un, guitariste pour l’autre, étiquetés French touch comme tous ceux qui ont percé à l’étranger avant d’être reconnus sur leurs terres. «On n’est pas nés pour être dans la lumière et on aime bien cultiver le mystère», explique Jean-Benoît. «C’est aussi par défaut, et on ne va pas forcer notre nature, reconnaît son acolyte. En même temps, ça nous rend moins vulnérables.» Avant de repartir sur les routes , les deux Air reçoivent dans le jardin de leur maison de disque sous les gazouillis des volatiles, à deux pas du périph nord. Ca tombe bien, ces deux néoromantiques assez chevelus, pas très connus en France mais vus à l’étranger comme des Frenchies, c’est-à-dire des «experts en amour», rient-ils, aiment qualifier leur musique de «champêtre», Quand elle n’est pas, au choix, «aquatique» - ils aiment la plongée sous-marine -, «galactique», «féminine», «crème chantilly» ou plus prosaïquement «d’ascenseur et pour palaces aseptisés», comme la raillent certains critiques. Cet
Portrait
Dans leur bulle
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par Christophe Alix
publié le 30 juin 2007 à 8h35
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