C'est une première en France. Le slam français - structuré par un de ses pionniers, Pilote le Hot - accueille depuis mardi la Coupe du monde de cette compétition de poésie. Cette pratique existe depuis une dizaine d'années dans les cafés en France et a été reconnue, cette année, par le grand public avec les succès de Grand Corps Malade et d'Abd Al Malik.
Selon les règles établies par son inventeur en 1983, l'Américain Marc Smith, présent à Bobigny, et les structures du slam outre-Atlantique, les poètes venus de Pologne, de Madagascar, d'Angleterre, d'Allemagne, du Canada, du Danemark, de Suisse, d'Italie, de Russie, du Québec, d'Afrique du Sud et du Zimbabwe ont trois minutes pour dire leur poème. Ils sont alors départagés par cinq jurés choisis au hasard dans le public.
Dans les huit salles de Bobigny, afin que tous puissent suivre les performances, les textes sont traduits en français, en anglais et dans la langue des signes pour les malentendants.
Le Français Victor Zarka, malgré ses jeux de mots, a été éliminé lors d'un round où il affrontait un Allemand et un Polonais, et parce que son premier poème avait dépassé le temps réglementaire de quatorze secondes : «On ne va pas lui envoyer la police, s'amusait Pilote, ni lui supprimer les allocs, mais ce sera un demi-point de pénalité par seconde dépassée.»
Ancien contremaître sur les chantiers, Marc Smith, qui a créé cette compétition dans un petit caf'conc'jazz à Chicago, souriait, lui, de cet excès de règles :