Alors que débute la haute couture, il n'est pas inutile à mi-parcours de cette fashion week de faire un premier bilan. Et de dresser quelques constats postprésentations masculines. La «bermudamania» (et ses variantes shorts-babygros) continue de faire des ravages, ce qui n'est pas forcément une bonne nouvelle pour l'été prochain, ou alors il faut prier pour une mégacanicule. Les couleurs flash (rose, vert) sont de retour, ce qui complique un peu plus la tâche. Les polos font l'unanimité et seront donc passés, en deux ou trois ans, de pièce ringarde à must have absolu.
Au final, on retiendra la ligne raffinée d'Hermès, les silhouettes lunaires de Vuitton, la présentation pas vraiment rock'n'roll de Kriss Van Assche pour Dior Homme, des classicismes décalés à point (Ann Demeulemeester).
Habiller un homme décoincé, bohème, c'était le pitch du défilé Yves Saint Laurent. Beaucoup moins raide que par le passé, la collection de Stefano Pilati proposait des hommes à la coule, visiblement sortis d'un stage d'action painting ou d'un happening en hommage à Jackson Pollock. Des chaussures (sans lacets) maculées de taches de peinture, parfois portées sur des pantalons amples en toile blanche, des sweats et des pulls à cols ronds : tout ce joli monde réuni aux Ateliers Berthier sentait bon la peinture, où plutôt le monde de la peinture tel que pourrait se le représenter le public américain. Les tenues de soirées, plus classiques