Frontignan envoyé spécial
Samedi soir, le Cinemistral est plein. Le 10e Festival international du roman noir a été bien préparé et les amateurs sont présents en masse. Sur scène, Stuart Kaminsky, qui situe souvent ses romans à Hollywood; François Guérif (de Rivages), historien du cinéma - dans un rôle d’animateur -, et Dennis Lehane sont venus pour parler du rapport entre roman noir et film noir.
«Quand j’ai terminé Mystic River, j’étais persuadé qu’il n’était pas fait pour le cinéma, explique Lehane,je ne l’ai donc pas remis entre les mains d’un agent — en plus, je m’étais séparé de celui qui me représentait à Hollywood. Le livre est sorti et a eu un grand un succès. Un jour, je reçois un coup de fil à l’hôtel: C’est Clint Eastwood . Il m’a demandé si je serais prêt à lui vendre les droits. J’ai dit que Mystic Rivern’était pas adaptable au cinéma.»
«Tout à gagner». Ce qui n’a pas refroidi l’ardeur du réalisateur. « Il m’a répondu : Je sais ça. Mais si, par pure hypothèse, vous le vendiez quand même, me le vendriez-vous à moi ? En une semaine, le contrat a été signé, poursuit Lehane.
Clint Eastwood a ensuite joint Brian Helgeland (qui avait écrit l’adaptation de L.A. Confidential d’Ellroy pour Curtis Hanson, ndlr). «Il lui a demandé d’écrire un script à partir de mon roman. Helgeland lui a répondu que le livre était trop dense pour être adapté au cinéma. Clint Eastwood ne s’est pas démonté : Je sais ça. Mais si le film se faisait, l’écririez-vous pour moi ? Au bout d’une sem