Menu
Libération

Ecrit et écran : des liaisons claires et obscures à Frontignan

Article réservé aux abonnés
publié le 3 juillet 2007 à 8h38

Frontignan envoyé spécial

Samedi soir, le Cinemistral est plein. Le 10e Festival international du roman noir a été bien préparé et les amateurs sont présents en masse. Sur scène, Stuart Kaminsky, qui situe souvent ses romans à ­Hollywood; François Guérif (de Rivages), historien du cinéma - dans un rôle d’animateur -, et Dennis Lehane sont venus pour parler du rapport entre roman noir et film noir.

«Quand j’ai terminé Mystic ­River, j’étais persuadé qu’il n’était pas fait pour le cinéma, explique Lehane,je ne l’ai donc pas remis entre les mains d’un agent­ — en plus, je m’étais séparé de celui qui me représentait à Hollywood. Le livre est sorti et a eu un grand un succès. Un jour, je reçois un coup de fil à l’hôtel: C’est Clint Eastwood . Il m’a demandé si je serais prêt à lui vendre les droits. J’ai dit que Mystic Rivern’était pas adaptable au cinéma.»

«Tout à gagner». Ce qui n’a pas refroidi l’ardeur du réalisateur. « Il m’a répondu : Je sais ça. Mais si, par pure hypothèse, vous le vendiez quand même, me le vendriez-vous à moi ? En une semaine, le contrat a été signé, poursuit Lehane.

Clint Eastwood a ensuite joint Brian Helgeland (qui avait écrit l’adaptation de L.A. Confidential d’Ellroy pour Curtis ­Hanson, ndlr). «Il lui a demandé d’écrire un script à partir de mon roman. Helgeland lui a répondu que le livre était trop dense pour être adapté au cinéma. Clint Eastwood ne s’est pas démonté : Je sais ça. Mais si le film se faisait, l’écririez-vous pour moi ? Au bout d’une sem