La météo fut désastreuse, les anniversaires célébrés avec faste (les 60 ans de Dior, les 20 ans de Christian Lacroix), l'ambiance générale assez cool ; mais après une semaine d'emballement (le prêt-à-porter masculin suivi de la haute couture), que retient-on ?
Que les mannequins, hommes et femmes, sont moins maigres, même si pour ces dernières le format arachnéen paraît étrange au commun des mortels. Elles furent aussi moins jeunes qu'auparavant, puisqu'on vit même, chez Dior, le retour d'une vieille garde flamboyante (Linda Evangelista, Naomi Campbell ; Helena Christensen) ; que les hommes vont à leur rythme, à mille lieux d'exploser les codes d'un vestiaire toujours classique et même si ça s'assouplit, les créateurs proposant des silhouettes plus relax (Yves Saint Laurent), moins rock que par le passé (Dior), on peut se féliciter que la révolution ne vienne pas de l'option short-babygros, beaucoup vue sur les catwalks et assez ridicule ; que la nostalgie plus ou moins talentueuse flottait sur certains podiums (Lacroix, Galliano pour Dior) ; que les p'tits jeunes commencent à sérieusement tenir les espoirs placés en eux (Oliveira Baptista, Boudicca, Lefranc-Ferrant...); que Gaultier est toujours brillant, gonflé et généreux, cette fois-ci nous régalant de ses femmes aux épaules militaires et aux réminiscences de palais de maharajah ; que Karl Lagerfeld pour Chanel a prouvé, une fois de plus, l'intelligence qui est la sienne de ne pas puiser dans le passé, offrant un