Quatre salariés, un modeste atelier dans le XIe arrondissement parisien et deux collections par an. Le binôme Lefranc Ferrant fait de la haute couture à l'échelle artisanale avec de petits moyens. C'est en janvier qu'ils ont défilé pour la première fois aux côtés de Lacroix, Dior et consorts. Cette entrée dans le calendrier haute couture leur donne plutôt des ailes.
Ils se sont rencontrés à l'Ecole de la chambre syndicale de la couture parisienne en 1989. Lui, Mario Lefranc, est modéliste, elle, Béatrice Ferrant, styliste. Patou, Chloé, Laroche, ils travaillent pour différentes maisons avant de lancer la leur en 2003. Depuis, ils fonctionnent en fonds propres, comptent chaque sou mais restent fidèles à l'essence de leur métier : la couture et ses artisans (plisseur, plumassier, dentellier...), le travail du vêtement et des matières, le sur mesure singulier et flatteur.
«Une femme réelle». «Nous n'habillons pas une femme imaginaire mais une femme réelle qui a des hanches et des seins, explique Mario Lefranc. Nos créations ne se font jamais au détriment de la silhouette.» Ils définissent ainsi leur style : «Des volumes et des effets couture mais qui restent proches des gens.»
Hier, leur deuxième défilé parisien était l'exacte traduction de cette volonté. Ni audace ni révolution esthétique mais une déclinaison subtile des classiques du genre : le dos d'un petit blouson cintré se termine en larges plis dont l'un sert de capuche. L'austère robe longue noire se