(envoyé spécial à Aix-en-Provence)
Parce que Mozart est de plus en plus mal servi par les festivals comme Salzbourg et Aix qui lui sont dédiés, c'est toujours avec appréhension que l'on découvre une nouvelle production d'un de ses opéras. L'affiche des Noces aixoises 2007 laissait craindre le pire, il s'est produit.
Vincent Boussard n'avait pas convaincu l'été dernier avec son Don Giovanni à Innsbruck; ses Noces boulevardières ont consterné. Pas l'ombre d'une intention, sociale, maçonnique, psychologique, dans la mise en scène de situations réduites à la trivialité du vaudeville.
En décalage. Il est vrai que tout ce qu'est censée dire la musique de Mozart sur les affres de l'âme et le masque social, les ambiguïtés du coeur et la fin d'un monde, n'est pas non plus au rendez-vous. Daniel Harding devrait d'ailleurs repenser ses choix de tempi et ses phrasés, en tenant compte de la légèreté du Mahler Chamber Orchestra et de l'acoustique du théâtre de l'Archevêché, car son Mozart sonne plus que jamais étriqué, mécanique et caricatural. De fait, il ne regarde que les musiciens, au point que les chanteurs sont systématiquement en décalage sur leurs airs.
A la décharge de ces derniers, on admettra qu'ils sont aussi mal dirigés physiquement - à commencer par le Chérubin hystérique et disgracieux de Malena Ernman - que vocalement. Entre la Marcelline de Marie McLaughlin qui fait du Janacek, la Comtesse prosaïque de Kate Royal osant des portamentos verdi