On a vraiment connu Christophe Fiat par la danse, à Montpellier, en 2001 et 2002. Pas étonnant, puisqu'il se tient plus près de la performance et de la poésie sonore que du théâtre. Ce sont d'ailleurs deux danseurs, Rémy Héritier et Mickaël Phelippeau, une soprano, Soanny Fay, et la vidéaste Louise Armand qui l'accompagnent dans sa création la Jeune Fille à la bombe. Dit plus que joué, le texte est soutenu par des guitares électriques. La fille raconte l'histoire de Nathalie Moore apprenant la mort de sa sœur Louise, journaliste. Elle découvre alors le terrorisme. Le spectacle se présente comme l'enregistrement d'une bande-son de série B. Les performeurs tournent le dos à la salle, regardant un écran comme pour doubler des personnages. La vidéaste tourne, mais il n'y aura ni film ni bande-annonce.
.
Message
. On ne connaîtra que le script d’un thriller alambiqué. Christophe Fiat profite de cette fiction pour dénoncer les mesures antiterroristes,
«terrorisme devenu un discours politique tellement consensuel qu’il est une nouvelle propagande»
. Message reçu puisque les populations subissent aujourd’hui la violence des deux camps. Pour pallier cette peur, l’auteur convoque une bombeuse qui joue encore à la poupée. Si certaines des héroïnes, Isadora Duncan, danseuse «crackée», ou Louise Moore, journaliste, sont de bonne compagnie, on a plus de mal à saisir la jeune fille. Elle se cache derrière nombre d’autres femmes telles Nathalie ou Louise Moore,