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Libération
Critique

L'architecture de l'effacement de l'agence Sanaa

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publié le 13 juillet 2007 à 8h47

(envoyée spéciale à Bordeaux)

Après avoir traversé le sombre CAPC de Bordeaux, une illumination blanche s'échappe des galeries d'archi­­tectures d'Arc-en-Rêve. Là s'entrecroisent deux oeuvres, celle de l'agence japonaise Sanaa et celle de l'artiste italien Walter Niedermayr. Ce sont les photographies de ce dernier qui introduisent le travail des architectes Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa. Ses images, des diptyques souvent, transportent dans un univers opalescent d'espaces ouverts.

Cette rencontre entre l'agence Sanaa et Niedermayr n'est pas fortuite, le photographe est connu pour ses paysage alpins sériels opalescents. Pas étonnant qu'il sache s'approcher de l'abstraction des Nippons. Du cube blanc minimal qui abrite l'école de gestion et d e design à Essen (Allemagne) à la Moriyama House à Tokyo, habitation paysage, on décèle une contamination entre les créateurs. Les mêmes trouées secrètes d'ombres grises creusées dans le blanc de la montagne ou de l'architecture.

Impossible. On ressent à quel point le photographe a «regardé», lentement, tous les bâtiments, en laissant ouverte l'interprétation, la sensation surtout. Cette exposition libérée des supports habituels - maquettes, plans, images numériques - est une réponse possible à l'impossible exposition d'architecture. «C'est un acte de recréation, hybride, où domine l'atmosphère», expliquent Nishizawa et Niedermayr.

Ce n'est qu'après avoir baigné dans cette évanescence lactée, jusqu'à une sensation de vide, que