Menu
Libération
Critique

L'oasis de l'île de Batz

Article réservé aux abonnés
publié le 13 juillet 2007 à 8h46

envoyée spéciale à Batz

Un bout de Méditerranée en Bretagne, pour son créateur. Une oasis de verdure dans une île favorisée par le Gulf Stream, pour les brochures touristiques. Après quinze minutes de traversée en bateau à partir de Roscoff et une brève marche, le jardin George-Delaselle tient sa promesse : joyau tropical sur écrin de sable blanc et de roches, profusion régénérante de plantes et d'arbres, bouquet géant de senteurs... Son histoire insolite et l'extraordinaire collection botanique qu'il recèle ont convaincu le Conservatoire du littoral de l'acquérir, en 1997, pour assurer sa pérennité. Ce même Conservatoire soulève la question de son avenir avec une exposition intitulée «Et si le Gulf Stream s'arrêtait ?». Réalisée avec l'Ifremer, elle est présentée sur la lande qui borde le jardin.

Palmiers et cactus. Que deviendrait le jardin, créé en 1897, si réchauffement climatique aidant, le Gulf Stream ­ ce mythique courant marin qui véhicule la chaleur du sud vers le nord ­ disparaissait ? Que resterait-il de la biodiversité accumulée ici, soit plus de 2000 espèces d'arbres et plantes de tous les continents ? Yuccas de Nouvelle-Zélande, camphres de Chine, cyprès de Californie, agapanthes d'Afrique du Sud, fuchsias d'Amérique du Sud, vipérines bleues des Canaries, palmiers et cactus...

Les brochures touristiques le répètent en boucle : c'est au Gulf Stream que l'île de Batz, bout de terre situé sur le 48e parallèle nord ­ comme Vancouver ­ devrait la douceur de son climat