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Libération
Critique

Pierre Henry à l'atterrissage

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publié le 13 juillet 2007 à 8h47

(envoyée spéciale à Avignon )

Il arrive au lycée Saint-Joseph visage fermé, pas lourd. A 80 ans, le compositeur de musique concrète donnait mercredi un triptyque, Objectif Terre. Six créations doivent suivre jusqu'en avril 2008. Sur la scène, cinquante enceintes de toutes formes, certaines dans le vide : ses «interprètes» comme dit ce chef d'orchestre à un instrument.

Pierre Henry au pupitre, penché sur la console, mains sur les manettes, intime : «On y va !» Des chants de cigales s'élèvent, pépiements, vrombissement, rivière, orage, bombardements. Dans Une Histoire naturelle, ou les Roues de la Terre, de 1997, on entend des sons terriens. Objectif Terre se soucie d'environnement.

«La musique concrète, c'est l'art de la décision, l'art de décider des sons», définit Pierre Henry dans un documentaire projeté à Avignon et programmé par Arte en décembre. Ce beau portrait retrace une existence entière vouée à ce langage à part depuis les débuts avec Pierre Schaeffer. Les images d'archives (Symphonie pour un homme seul, 1950, concert couché à Bordeaux, 1976, Olympia 1970, travail avec Maurice Béjart) défilent, en contrepoint des entretiens avec Pierre Henry, à Paris dans sa maison en colimaçon, où les murs sont constellés de tableaux concrets réalisés à partir de ses «intruments» mis en pièces et où il donne des concerts dans un silence quasi-religieux.

Les deux autres parties d'Objectif Terre sonnent comme un avertisseme