Si elle fut dévoilée il y a deux mois en Autriche dans le cadre des Wiener Festwochen, la nouvelle production du De la maison des morts de Janácek, signée Boulez et Chéreau, n'en demeure pas moins la plus attendue du festival d'Aix.
Retiré des scènes lyriques depuis le milieu des années 90 pour se consacrer plus intensément au cinéma, Patrice Chéreau a finalement cédé aux sollicitations de Stéphane Lissner, prédécesseur de l'actuel directeur du festival, Bernard Foccroulle. Après un Cosi Fan Tutte, créé en 2006 à Aix et présenté ensuite à Garnier et à l'Opéra d'Amsterdam, et en attendant son Tristan et Isolde qui ouvrira, le 7 décembre prochain, la saison de la Scala, dont Lissner est désormais le surintendant, place à des retrouvailles historiques.
Luminosité. Trente ans après un Ring révolutionnaire sur la colline de Bayreuth et vingt-huit ans après la première production intégrale de la Lulu de Berg à Garnier, Boulez et Chéreau se sont attaqués tous deux à leur premier Janácek. Après Vienne et Amsterdam, et avant le Met de New York et la Scala de Milan, c'est le Grand Théâtre de Provence qui accueille leur De la maison des morts à partir de ce soir et pour quatre représentations. Que ceux qui redoutent la présence du Mahler Chamber Orchestra en fosse, surtout après l'avoir entendu sous la baguette de Harding à Aix, soient rassurés. A Vienne, Boulez a su exalter sa souplesse, sa luminosité et ses t