Le Louvre vient d'acheter, pour 17 millions d'euros, la Fuite en Egypte de Nicolas Poussin, artiste français par excellence, dont il détient déjà trente-neuf peintures. S'ajoutant à une collection déjà riche héritée de Louis XIV, cette toile va rejoindre le musée des Beaux-Arts de Lyon, qui avait ouvert des négociations difficiles avec la famille propriétaire.
Lyon est la ville natale de Jacques Sérisier, confident et mécène de Poussin, premier collectionneur de l'oeuvre. La Fuite en Egypte, dont les visages évoquent ceux de l'Automne, a dû être peinte dans les années 1650. Portée disparue, elle avait été retrouvée dans une vente aux enchères à Versailles en 1986 par les galeristes parisiens Pardo. L'Etat l'avait classée «trésor national» en 2004.
Hier au Louvre, la ministre de la Culture Christine Albanel a qualifié «cette opération de mécénat sans précédent pour l'enrichissement des collections publiques». Une vingtaine d'entreprises, ainsi qu'un donateur privé, ont permis l'acquisition. Le musée de Lyon a ainsi trouvé 5,4 millions et la ville a apporté 1,1 million. Mais la part du lion est revenue au Louvre, qui a dégagé 10,5 millions, en mécénat pour l'essentiel, mais aussi en crédits d'acquisition.
L'établissement confirme ainsi être devenu un acteur majeur du marché de l'art, en France, mais aussi dans le monde. Sa puissance est sans comparaison avec les faibles moyens dont peuvent disposer la Direction des musées de France ou le ministè