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Mélis-mélos bolognais

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Défilé de films retrouvés et restaurés, curiosités de tous âges et du monde entier. Depuis vingt ans, le festival Cinema Ritrovato rassemble tous les fêlés du genre.
publié le 21 juillet 2007 à 8h52

Bologne

envoyé spécial

Au Cinema Ritrovato, dont la 21e édition vient de se clore à Bologne, il y a non seulement les films perdus et retrouvés, les films esquintés, restaurés et redécouverts, mais aussi un sentiment de retrouvailles. Même s'il a beaucoup changé, le festival organisé par l'active Cineteca di Bologna reste un rendez-vous des cintrés, de tous pays, institutionnels, profs, historiens, auteurs, marginaux, heroes and villains de ce monde des derniers chrétiens du nitrate.

Ainsi a-t-on eu plaisir à y entendre, en présentation d'un livre entièrement consacré à un film de Von Sternberg dont on ne connaît qu'un fragment de cinq minutes (The Case of Lena Smith, 1929), l'historien sans pareil Kevin Brownlow lâcher sa bombe : «On souhaiterait que chaque film perdu ait droit à pareil livre. Imaginez un instant les étagères de bibliothèques où ces milliers de livres de théorie du cinéma et tous ces trucs d'interprétation - dont, je le confesse, je ne comprends toujours pas l'intérêt - céderaient la place à ces jalons qui raconteraient ce qu'on a perdu.» Cela s'appelle péter à l'église, l'assistance étant largement composée d'universitaires dont la glose interprétative est le gagne-pain - une engeance capable, à force d'explications, de vous gâter jusqu'à Chaplin, dont c'était pourtant la fête à Bologne.

Marigots. Mais pareille irrévérence ne surprend plus dans ce festival lui aussi rénové, capable d'offrir un programme de cinq heures exclus