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Libération

Attentat artistique au rouge à lèvres

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Un monochrome blanc de Cy Twombly exposé à la Collection Lambert a été «embrassé» par une vandale.
publié le 25 juillet 2007 à 8h54

Avignon

envoyé spécial

L'arme du crime : une bouche peinte d'un rouge vif de marque Bourjois. Le lieu : une salle du musée d'art contemporain d'Avignon, la Collection Lambert. La date : jeudi 19 juillet dans l'après-midi. La victime : une toile du peintre américain Cy Twombly, dont le musée possède une quarantaine d'oeuvres. Sur le mur vide de la salle où la toile était exposée, une affichette : «Suite à un acte de vandalisme, nous ne pouvons plus présenter le polyptyque dans son ensemble. Merci de votre compréhension.»

Triptyque. L'oeuvre, un monochrome blanc de trois mètres sur deux peint en 1977, l'année où l'artiste s'est installé à Gaeta en Italie, faisait partie d'un triptyque consacré au Phèdre de Platon. Les deux autres peintures qui l'accompagnaient ont également été décrochées. L'ensemble est estimé à 2 millions de dollars. Reste dans la salle dite des «Dialogues de Platon» les oeuvres consacrées à la République et au Banquet. Directeur de la Collection Lambert, Eric Mézil tente de retrouver la sérénité après être passé de la colère à l'abattement. Il ne croit pas que la responsable de la dégradation, une jeune femme de 30 ans, ait obéi à une quelconque intention artistique. «Cela ressemble à un acte vraiment gratuit. Augardien qui l'a attrapée, elle a juste dit : C'est m erveilleux d'embrasser une oeuvre si on l'aime .»

Placée en garde à vue et mise en examen, la jeune femme, qui se dit elle-même artist