Le festival des Nuits atypiques de Langon, dont la seizième édition débute demain, porte décidément bien son nom. Difficile à classer parce qu'en perpétuelle mutation depuis sa création en 1992 ; singulier parce qu'il mêle, durant quatre jours, découverte des musiques du monde, théâtre, cinéma et littérature dans une insatiable curiosité de l'autre ; citoyen avec ses débats-interrogations sur le monde et sa quête de sens ; surprenant encore parce que la proximité et l'échange restent aujourd'hui encore, malgré l'ampleur de la programmation, les maîtres mots de cette manifestation ancrée au bord de la Garonne. D'ailleurs, à Langon, petite ville à 40 kilomètres de Bordeaux, on voit chaque année les artistes invités s'attarder volontiers après leur prestation pour le simple plaisir des rencontres.
Cette année, les Nuits vagabondent et s'ouvrent jeudi sur l'univers des mots : ceux de l'écrivain chilien Luis Sepulveda, attendu en vedette. Né en 1949, emprisonné sous le régime du général Pinochet, libéré en 1977, il vit en Espagne. Il est l'auteur d'une oeuvre abondante, marquée par l'engagement politique et écologique et traversée par l'amour des livres.
Pour des raisons familiales, Sepulveda a dû repartir d'urgence au Chili cette semaine, et ne sera finalement pas présent à Langon ; le festival s'immergera néanmoins dans son univers, avec la mise en scène ou en musique de trois de ses livres : le Vieux qui lisait des romans d'amour, l'Histoire d'une mouette et d'