(envoyé spécial à Vic-Fezzensac)
Reconnu depuis longtemps pour sa feria dans des arènes blanches attirant à chaque Pentecôte plus de 100 000 personnes, Vic-Fezensac, dans le Gers, est désormais célèbre aussi pour son festival Tempo Latino, rendez-vous dédié aux rythmes afro-latins depuis quatorze ans, bien avant les débuts de la fièvre latino qui a déferlé dans le sillage du disque Buena Vista Social Club (1997).
Cette saison, le festival célèbre à sa manière les puissantes racines noires des musiques latino-américaines en inaugurant et en clôturant ses quatre jours (plus un in extremis avec le concert de Manu Chao, lundi) de festivités par deux groupes marquants les liens généalogiques entre Afrique et Amérique.
Fines gâchettes. Les crooners congolais de Kekelé (ce soir, avant Los Van Van) chantent depuis 2000 une rumba née il y a plus d'un demi-siècle entre les rives de Brazzaville et de Kinshasa. Africando (dimanche, avant Willie Colón), rassemblement de fines gâchettes sénégalo-guinéennes, joue depuis 1993 une salsa mandingue efficace. Mais le tempo afro-latino a aussi atteint des rivages étonnants.
Ainsi le Japon, d'où viennent les Son Reinas (samedi), groupe formé en 1994 de dix musiciennes fondues de salsa new-yorkaise, merengue dominicain, cha-cha-cha et boléro cubains. Les Son Reinas rappellent le précédent Orchestra de la Luz, formation nipponne qui décrocha durant les années 90 quelques succès en Amérique Latine, au grand dam des form