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Libération
Critique

Madeleine Peyroux à rebrousse-poil

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publié le 6 août 2007 à 9h03

C'est un secret de Polichinelle : Madeleine Peyroux est givrée. En 1996 déjà, âgée de 22 ans, elle sillonnait les Etats-Unis en compagnie de la ­folkeuse canadienne Sarah McLachlan, multipliant les escales pendant le festival Lilith Fair dans des endroits prestigieux tels le Ryman Auditorium de Nashville, dans lesquels s'affichèrent avant elle Hank Williams, Elvis et Patsy Cline. Celle-là même dont la jeune Madeleine avait dépoussiéré l'indicatif Walkin' After Midnight, sur son premier CD, Dreamland (Atlantic), enregistré avec le ­concours de quelques fins ­jaz­­zeux, dont James Carter, Marc Ribot et Cyrus Chesnutt. Conséquence : 200 000 exemplaire vendus rien que dans l'Hexagone, que Madeleine Peyroux connaissait bien pour y avoir repris, durant plusieurs années, Bessie Smith et Piaf sur les trottoirs de la rue de Buci ou dans le métropolitain. «J'ai toujours aimé chanter, dira-t-elle, et la rue n'était pas le plus mauvais endroit pour cultiver ma vocation.»

Avènement. Bref, Madeleine Peyroux était «en route vers la gloire», comme l'aurait prophétisé Woody Guthrie, quand, subitement, elle disparut du paysage musical, dans la grande tradition rock'n'roll loser. Pendant huit ans, elle ne donnera plus signe de vie, engloutie dans le triangle des Bermudes du showbiz. Jusqu'à ce jour où, profitant sans doute de l'engouement suscité par l'avènement de Norah Jones (qui, sans elle, n'aurait jamais existé), son nom réapparaissait dans les bac