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Critique

Anish Kapoor, désir de cire

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Aux Beaux-Arts de Nantes, l'artiste d'origine indienne met en branle une monumentale oeuvre rouge qui glisse à travers - les salles du musée.
publié le 9 août 2007 à 9h06

Une sorte de wagon, une drôle de maison, un genre de cylindre ? Rien de tout cela et tout cela à la fois puisque, sans se référer à un objet précis, l'installation qu'Anish Kapoor a réalisée pour le musée des beaux-arts de Nantes peut évoquer beaucoup de choses en même temps.

Quoi qu'il en soit, l'oeuvre, magistrale, est un véritable coup de poing qu'on prend en pleine figure ; d'autant plus qu'on ne voit qu'elle en entrant dans le musée. Et pour cause, puisqu'il s'agit d'un énorme bloc de cire rouge sang, de 4 mètres de haut, 3 de large, 7 de long et d'une dizaine de tonnes, installé sur une estrade à 1,5 mètre de hauteur. Impressionnant.

De plus, en la regardant ne serait-ce que quelques instants, on s'aperçoit que cette masse bouge. Mise sur un rail et mue par un petit moteur caché en son centre, elle se déplace très lentement, de façon presque imperceptible. Elle met en effet deux heures pour parcourir les quelques dizaines de mètres qui relient l'entrée du musée au fond du patio. Et vice-versa, en allers et retours continus.

Arcades. L'oeuvre en marche traverse donc de part en part et en ligne droite l'espace central, en passant par les arcades successives du lieu. Elle s'inscrit d'autant mieux dans leurs lignes que ce sont ces mêmes arches qui lui ont donné sa forme. En somme, l'architecture du musée a dessiné le bloc de cire qui, volontairement plus large que les arcades au départ, s'est fait écorcher par elles, comme en témoignent d'ailleurs, sur leurs arêtes, de