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Libération

Double claque pour le rap

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Pour les Britanniques, le genre musical pousserait au meurtre, et aux Etats-Unis il est jugé discriminant.
publié le 13 août 2007 à 9h10

Dure semaine pour le rap entre les conclusions négatives d'une étude britannique et une manifestation new-yorkaise contre l'usage de paroles trop fleuries.

En Grande-Bretagne, une enquête, commissionnée par le gouvernement, a conclu vendredi que les adolescents noirs avaient besoin au plus vite de nouveaux modèles. Exit les rappeurs, place aux avocats et aux médecins. Ce qui sous-entend que le rap a nécessairement une influence néfaste.

D'après le quotidien britannique The Independent, des officiers de police londoniens prétendent avoir trouvé des liens directs entre les paroles de certains titres et des meurtres commis dans la communauté noire britannique. Vieux débat, un rien tannant, sur la cause et l'effet. Depuis que le rap est apparu dans les quartiers pauvres et noirs de New York dans les années 70, le genre a été associé - le plus souvent par les médias blancs et majoritaires - à la «culture» des gangs et à sa violence. Il est vrai que les paroles des chansons prennent parfois racine dans le quotidien des gang bangs et des dealers de drogues, et que la mort violente de rappeurs comme Tupac Shakur et Biggie Smalls dans les années 90 n'a rien fait pour arranger l'image du rap.

Aux Etats-Unis, le procès fait au rap ne concerne pas seulement son implication supposée dans les milieux criminels, mais dans la vie de tous les jours. La semaine dernière, 200 New-Yorkais ont manifesté à Time Square, exigeant que les lettres «N», «B» et «H», pour ne pas citer intégra