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Critique

González, le savoir fer

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Au centre Pompidou, une rétrospective de la vie artistique du Catalan, père de la sculpture sur métal.
publié le 16 août 2007 à 9h12

Beaubourg voudrait bien extraire Julio González d'une grande ombre. De ce sculpteur, on a beaucoup retenu sa collaboration avec Picasso.

Ayant fait son apprentissage dans l'atelier familial d'orfèvrerie et de ferronnerie d'art, González acquit la technique de la soudure à l'acétylène chez Renault. De 1928 à 1932, il a travaillé avec Picasso sur une série en métal. Des formes de têtes d'oiseaux ou de figures féminines, dont la version en bronze forgé de La femme au jardin. Picasso disait de son ami qu'il l'avait aidé à «penser en métal». Et sans doute aussi à concevoir l'art dans l'espace, ce qui ne devait plus le quitter.

Néanmoins, Werner Spies, historien de l'art et ancien directeur du Musée national d'art moderne (Mnam), récuse l'idée d'une entente similaire à celle de Picasso et Braque dans la naissance du cubisme : «il n'y avait pas d'influence stylistique de González à Picasso [ni de] collaboration conceptuelle» entre eux, écrit-il dans son ouvrage sur Picasso et la sculpture (qui vient de paraître en allemand chez Hatje Cantz). A ses yeux, González s'apparente davantage à un «assistant technique». Il prend ainsi le contre-pied de l'émule le plus fidèle de González , David Smith, lui-même sculpteur sur métal, qui surnommait le sculpteur catalan «le maître du chalumeau».

Etrange. González a-t-il pâti d'une si formidable confrontation ? Br i gitte Léal, responsable de l'exposition, le croit, au point d'avoir délibérém