Les «librairies indépendantes de référence», celles qui jouent un rôle d'aiguilleur en littérature, sciences humaines ou poésie, pourraient bénéficier demain d'un statut particulier avec avantages financiers à la clé, à l'instar des cinémas d'Art et essai. C'est en tout cas la toute première proposition faite par un rapport sur l'avenir du livre qui a été rendu au début de l'été à la ministre de la Culture, Christine Albanel.
Où va le livre, et dans quelle étagère ? L'automne et l'hiver derniers, dans le cadre de la mission «Livre 2010», Sophie Barluet a organisé onze tables rondes avec des représentants de l'édition, de la librairie et des autres professions de l'écrit. Objectif : réfléchir à une nouvelle politique du livre au moment où le numérique et les nouveaux modes de distribution secouent le navire. En a résulté un rapport du Centre national du livre (CNL), assorti de 50 propositions.
La plus saillante concerne les librairies indépendantes. Celles-ci voient leur rentabilité chuter en raison de la hausse des loyers en centre-ville et du développement du commerce sur Internet. Employant davantage de personnel qualifié que les grandes surfaces, ces établissements auraient en outre une masse salariale se situant aux alentours de 15 à 20 % de leur chiffre d'affaires (contre 6 à 10 % pour les grandes surfaces).
«Parce qu'ils défendent des livres plus novateurs et difficiles à vendre que les best-sellers, ils méritent une compensation à la fois comme prescripteurs e