Humide certes, mais animé aussi, l'été nantais. La manifestation Estuaire aura joliment déroulé ses 60 km de parcours fluvial d'art contemporain (jusqu'au 1er septembre), tandis que le grand éléphant mécanique qui niche désormais sous les «nefs» rénovées de l'île de Nantes faisait ses premiers pas (Libération des 21 et 29 juin).
Avec la rentrée, le grand chantier continue : celui qui, lancé en 2001, vise à faire de l'île de Nantes - 350 hectares de friches industrielles et de quartiers sans âme - une partie vivante du centre nantais. Ce projet de rénovation urbaine, parmi les plus importants en Europe, s'apprête à franchir d'importantes étapes. Architecte et urbaniste, Alexandre Chemetoff supervise l'opération. Il a tracé un «plan-guide» évolutif, mis à jour chaque trimestre. Le projet, c'est de ne pas faire la révolution, ce qui, en soi, en est déjà une petite. «Tout au long du XXe siècle, l'architecture a voulu faire table rase. Chaque époque a nié les précédentes, composant un discours de rejet du système antérieur, et cela sur des périodes très courtes, constate Chemetoff. Notre souci, c'est au contraire de garder les qualités de ce qui existe et de les adapter à un nouveau contexte.»
Sur l'île de Nantes, l'héritage est complexe puisqu'il va des architectures industrielles du XIXe siècle à l'ouest, jusqu'aux interventions brutales des années 70 et 80 à l'est. L'objectif est de conserver cette diversité et de se servir du paysage préexistant pour