En Angleterre, on le nomme «Eco-friendly» ! En Italie, «ecosostenible», en France, plus lourdement «développement durable». Depuis les années 90, l'écoconception préoccupe les designers, notamment les Anglo-Saxons, par voie de manifestes écolo-humoristiques avec nombre de produits de récupération, de détournements d'usages ou de recyclage. En 2003, le designer de l'agence O2 France Thierry Kazazian défrichait ce terrain en affirmant, sans alarmisme ni déni, Il y aura le temps des choses légères. Un ouvrage, où il proposait des objets-scénarios pour économiser l'énergie, l'eau, et un développement de produits durables mais «désirables».
En 2007, l'avenir de la planète, de sommets internationaux en politiques nationales, semble enfin devenir, avec beaucoup de retard, une priorité. En France, s'annonce pour mi-octobre un solennel Grenelle de l'environnement, tandis qu'en cette rentrée, d'autres initiatives «vertes» pullulent, comme une conférence internationale donnée à Amsterdam le 12 septembre par l'entreprise anglaise de revêtement de sol InterfaceFlor qui prône la «Mission Zero», c'est-à-dire «l'engagement de l'entreprise de n'avoir plus aucun impact négatif sur l'environnement d'ici 2020». Paradoxalement, du côté de la majorité des designers, qui pourraient être aux premières loges face à la surconsommation polluante, cette préoccupation reste encore tâtonnante. En juin, le magazine de décoration Maison française a eu la bonne idée d'organ