Perpignan s'est faite belle. Comme chaque mois de septembre, quand débarque Visa pour l'image. Et que le premier rendez-vous mondial des photojournalistes transforme un beau quartier ancien, avec de vieux monastères, couvents et vieilles prisons désaffectées, en autant de fenêtres sur la planète. En général, le monde qui y est représenté n'est pas apaisé. Il est agité, balafré de guerres, d'injustices, de souffrance. C'est le monde de ces «héros» modernes qu'ont été les photojournalistes ou photoreporters.
Pourquoi parler au passé ? Parce que la dépression de la presse magazine et de la presse tout court est passée par là ? L'explication est sans doute un peu hâtive. Nous en saurons plus au milieu de la semaine prochaine, le 6 septembre exactement, quand un colloque s'ouvrira au Palais des congrès sur «La crise du photojournalisme». En prologue duquel Jean-François Leroy, le directeur général de Visa, écrit ceci : «Le photojournalisme n'est-il pas le premier exposé quand la presse écrite est menacée, quand l'information n'a pas de prix puisqu'elle est gratuite ou soumise au désir de qui la reçoit (mais aux desiderata de qui la finance) ? L'évolution de la presse semble condamner les innovations et les risques, les entreprises de collectifs solidaires, l'ambition d'interroger le monde et son cours. Est-il possible de contrarier cette évolution ? A quelles conditions ? A quel prix ?»
Caserne. En attendant de se poser cette foule de questions acérées, l'amateur de p