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Libération

Le cinéma se repique de politique

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publié le 1er septembre 2007 à 9h28

Venise

envoyé spécial

Jusqu'à la semaine dernière, Fanny Ardant faisait partie des actrices françaises les plus authentiquement populaires en Italie. Ses déclarations pour le moins maladroites à propos des Brigades rouges ( Libération du 27 août) ont entamé gravement ce capital de sympathie et donné lieu à une vague de «polemiche» dont les journaux italiens réverbèrent chaque jour l'écho. Cet embrasement devient à son tour un symptôme qui dépasse l'anecdote de la gaffe où s'est compromise Ardant : peuple éminemment politique, les Italiens semblent s'être emparés de l'affaire comme d'un exutoire où s'exprimerait enfin un besoin de débats (et d'engueulades) trop longtemps frustré.

La Mostra 2007 pourrait bien fournir une autre illustration du même phénomène, porté à l'échelle du cinéma mondial : la politique est de retour sur grand écran, à la faveur d'une vague de films dont la rumeur et le ressac ne sont pas toujours très subtils, mais qui témoigne au moins d'une conscience renaissante fébrile, urgente et angoissée.

Mythes fondateurs. Ce n'est donc pas le pur hasard qui a organisé hier la confluence de deux films terriblement politiques, c'est la nécessité humaine dont le cinéma du monde reste encore le meilleur porte-voix. Dans Sad Vacation (présenté dans la sélection Orizzonti, le «Certain Regard» venitien), Shinji Aoyama dit sur le Japon des choses scandaleuses et jamais entendues dans un film nippon, sauf peut-être chez Imamura. Il remet