Menu
Libération

Et règne la «nayda»

Article réservé aux abonnés
Le royaume a sa movida. En quelques années, cette «renaissance» a débordé des milieux culturels de Casablanca pour être adoptée par de nombreux jeunes.
publié le 6 septembre 2007 à 9h31

Casablanca

envoyée spéciale

Hichem, 25 ans, musicien et look bardé de fermetures Eclair, «adore passer» à La Corrida. Ultime vestige des arènes qui existèrent à Casablanca, ce vieux restaurant du centre-ville est, avec la Cigale et la Calèche, l'un des hauts lieux dela nayda - «la renaissance» -, cette effervescence artistique perceptible pour l'essentiel dans la capitale économique du royaume. La restriction géographique exaspère Hichem: il appartient à un ­groupe de rap de Meknès et il assure «qu'il y en a partout, même à Fès », cette citadelle de l'élite marocaine.

Pour lui, l'affaire est entendue: «Casa» bouillonne d'une créativité à flanquer le tournis. Et cela va d'une poignée de stylistes qui «donnent un coup de vieux à une production déclinant le caftan à l'infini» aux infographistes qui transforment des affiches en oeuvres artistiques déjantées, en passant par des agences de communication qui s'arrachent les jeunes talents, y compris des Franco-Marocains qui rentrent au pays, ou des Français convaincus qu'il existe assez d'opportunités dans la presse ou la publicité pour s'installer ici. Bref, une version plus branchée, dynamique et contestataire que celle du Maroc paradis-de-la-jet-set-et-des-retraités-français.

«Darija». Dominique Caubet, professeur à l'Inalco (langues O') à Paris et spécialiste de la darija, la langue populaire maro­caine, croit en ce mouvement dur comme fer. Lin­guiste, venue à Casa pour y é